Les étrangers sont-ils de retour au Japon ? 17/11/11

Après le séisme et le tsunami du 11 mars, et surtout la catastrophe de Fukushima, les étrangers ont fui le nord du Japon, voire le pays lui-même. Les touristes, eux, ont rayé l'archipel de leurs carnets de voyage. Une situation qui perdure ?



Des files de gens attendant de pouvoir monter à bord des Shinkansen à destination d'Osaka : la semaine qui a suivi la catastrophe de Fukushima, la panique s'est emparée des étrangers au Japon. Peur d'une contamination nucléaire, peur des pénuries alimentaires : certains ont préféré purement et simplement quitté l'archipel nippon, abandonnant leur travail.

Une fois l'émotion passée, ces étrangers sont revenus, et ont très souvent dû affronter le mépris de leurs collègues japonais, restés sur place. Ce qui a été perçu comme de la lâcheté de la part des étrangers a creusé un fossé entre salariés japonais et d'autres nationalités. Fossé qui semble pourtant se combler petit à petit. Désormais, la plupart des expatriés sont revenus à leur poste, et la crise semble être passée.

Tourisme en berne

Si les bureaux ont repris une apparence quasi-normale, le tourisme, lui, souffre toujours de l'image d'un Japon potentiellement radioactif. Cet été, les hôteliers de l'archipel ont constaté une baisse massive de leur fréquentation. Selon les chiffres recueillis par l'Organisation japonaise du tourisme domestique (JNTO), le mois de juillet a connu un recul de plus de 36% du nombre de touristes. Un léger mieux par rapport aux mois qui ont suivi la catastrophe : la fréquentation touristique avait alors chuté de plus de 60%.

Le Japon en campagne

La situation reste toutefois inquiétante pour les professionnels du tourisme au Japon. Et pour le pays tout entier : en ces temps de crise économique, la disparition d'une partie des revenus touristiques est catastrophique. L'Etat a donc décidé de réagir, en multipliant les campagnes d'encouragement.

La plus médiatique d'entre elles propose d'offrir 10000 billets d'avion aux personnes qui souhaitent visiter l'archipel, en échange d'une série d'entrées sur des blogs, vantant les mérites d'une visite au Pays du soleil levant. Un concours propose également au vainqueur de pouvoir voyager au Japon pendant 100 jours. Et pour rassurer les visiteurs, la JNTO propose sur son site les taux de radiation à Tokyo : selon les mesures, ils seraient moins élevés qu'à New York ou Berlin.